Odile Azagury

Odile AZAGURY est de la “génération CARLSON” et ce qu’elle a retenu de son apprentissage auprès de cette grande dame c’est son sens du temps, de l’espace et de l’énergie.
La danse d’Odile AZAGURY est une danse fougueuse et charnelle.
Elle touche aux émotions primaires. Son univers, elle le puise dans l’histoire profonde des hommes où elle n’a de cesse de questioner l’amour. Odile AZAGURY travaille dans le corps de ses danseurs, elle plonge profondément dans la mémoire individuelle et collective. Elle touche la danse jusqu’à l’os.
Soutenue par une volonté esthétique trés forte, elle sculpte l’espace en s’appuyant sur un travail particulier de la lumière et de la matière. Ses plateaux ne sont jamais nus, mais c’est toujours dans des mises en abîmes qu’elle s’aventure à travers ses spectacles.
Odile Azagury débute en 1971 aux cotés de Catherine Atlani au sein des Ballets de la Cité. En 1973 elle rejoint le Groupe de Recherche Théâtrale de l’Opéra de Paris, animé par Carolyn Carlson.
Elle rencontre Anne Marie Reynaud en 1977, elles créent ensemble le Four Solaire.
Elle fonde l’Atelier Anna Weill, association destinée à promouvoir, hors des théâtres, de nouveaux terrains pour la danse contemporaine. « Du réel à l’imaginaire, de la scène à la rue, il n’y a qu’un pas. » déclare t-elle alors… Elle va ainsi participer aux multiples expériences chorégraphiques qui vont marquer tous azimuts les premières années de la « jeune danse française » et faire exploser sa vitalité entre toutes pratiques artistiques. Dés lors il lui sera impossible de penser le sens de la danse en dehors de sa relation avec le lieu où elle est donnée et danser hors de la « boite noire » consistera à reposer, à chaque fois, la question du poétique dans l’espace des hommes.
En 1983 et 1985 elle met en oeuvre un grand projet, « Danseurs tous en Seine », avec cinq cents artistes, danseurs, musiciens et plasticiens. Il ne s’agit rien de moins que de les réunir à Paris sur sept kilomètres de quais le temps du passage d’un bateau mouche transportant les spectateurs.
Elle enseigne de la danse à la prison des femmes de Fleury Mérogis, puis très vite, elle engage un travail de création en direction des amateurs. Attentive à l’écoute et à l’engagement qu’il implique, elle précise sa démarche: politique et poétique.
Parallèlement elle créé « Esther » (1987), « Les Noces », « Cul et chemise » (1988), « Esther et Séraphine » (1989)
En 1989 elle s’installe à Poitiers et avec le soutien de Danse en Chantier, s’entoure de compositeurs et rassemble autour d’elle des danseurs et musiciens amateurs de toute la région et crée « La Rupture » (1989), « La Symphonie déconcertée » (1990).